Lecture sur
les graphes
1) Les valeurs
Il
faut bien avoir en tête les valeurs qui correspondent aux complexes.
Pour cela avoir le graphe de l'identité ouvert à côté peut être
utile.
Graphe de la
fonction identité
sur
[-2,2] + i [-2,2]
Même
fonction identité sur [-100,100] + i
[-100,100]
Au milieu, on voit
car un point noir apparaît. Le graphe de gauche est globalement sombre
car les
valeurs du module de la fonction sont petites sur le rectangle qu'on a
évalué. On
voit que la courbe de couleur Cyan (resp. Rouge) décrit les
points
dont l'image est réelle positive (resp. négative). Ici ce sont
précisément les points réels (car Id stabilise
) pour les deux graphes.
Le deuxième graphe est une dilatation du premier : on a
ramené
les valeurs du graphe de gauche vers 0. On regarde donc la fonction de
plus
loin. Le graphe est globalement plus clair car la fonction
prend
des
valeurs plus grandes (en module). Le zéro reste visible. On voit aussi
que la
rotation des teintes est proportionnelle à l'argument des points : les
courbes de même couleur sont des droites passant par zéro (c'est
spécifique à cette fonction bien sûr).
La
fonction conjugué
sur [-2,2] + i
[-2,2]
La
fonction
inverse :
sur [-2,2] + i [-2,2]
La conjugaison (gauche) fait les mêmes luminosités que
l'identité. Les teintes
sont
parcourues à l'envers : le graphe est le symétrique par rapport à l'axe
horizontal, de celui de l'identité. On peut donc distinguer ainsi une
symétrie.
Pour la fonction inverse (droite) le module en
zéro tend vers l'infini, donc le
point
central est affiché en blanc. En regardant ces deux images, on remarque
aussi que la variation des teintes est la même pour les deux fonctions.
Cela traduit la propriété :
2) Zéros et
pôles, simples ou multiples
À partir d'ici, les intervalles de
traçage des fonctions seront toujours [-2,2] + i [-2,2] :
Graphe d'une fonction linéaire :
Graphe
d'une
fonction
affine
:
Les deux sont tracées sur [-2,2] + i
[-2,2]. Finalement, les graphes des fonctions affines (et
injectives)
sont des déplacements (rotations, translations) et homothéties du
graphe de l'identité. Rien de très surprenant (c'est le cas
aussi des représentations sur
).
Un
polynôme :
Le fait que le zéro est double en 1 se
remarque car
l'argument fait deux tours. Le nombre de tours de l'argument autour
d'un zéro ou pôle est toujours sa multiplicité : cela traduit le fait
que l'équation
a
autant
de solutions que la multiplicité du zéro (sur un voisinage).
Une
fraction
rationnelle :
Le pôle est double donc l'argument fait deux
tours au point brilliant ; les zéros sont simples, l'argument ne fait
qu'un tour
3) Continuité
La continuité des fonctions se voit au
fait que les couleurs
varient continûment : aucun changement brutal de teinte ou de
luminosité (on n'a tracé que des fonctions continues jusqu'ici). Par
ailleurs les discontinuités ponctuelles ne se distinguent pas si la
fonction admet un prolongement continu au point.
Lorsque l'on a un pôle, il apparaît en
BLANC et ne donne pas de discontinuité de couleur (alors que la
fonction est discontinue). Mais vue comme une fonction vers
, un pôle n'est pas un
point de discontinuité. Donc, c'est pas trop grave.
Lorsqu'on a une singularité essentielle
(voir page
Singularités) la
discontinuité est assez visible...
Voilà pour les discontinuités
ponctuelles. Un exemple de discontinuité non-ponctuelle avec le
logarithme :
Fonction logarithme
:
Le logarithme n'a pas de prolongement
continu sur
privé de 0. On est obligés de choisir une droite (ou n'importe quelle
courbe injective reliant 0 à l'infini) sur laquelle le logarithme est
discontinu, à cause de la discontinuité de l'argument. Ainsi le choix
d'un argument détermine un logarithme. La discontinuité est bien
visible sur le dessin.
On peut faire beaucoup de déterminations
différentes de cette fonction, quelques unes sont présentées à la page
Déterminations !
Le problème du prolongement d'un germe de
logarithme est illustré à la page
Séries
entières !
4)
Dérivées
Pour voir un point d'
annulation de la dérivée, deux cas de figures :
- La fonction s'annule aussi, alors il y a un zéro double :
on voit deux tours de l'argument autour du point noir
- La fonction ne s'annule pas mais l'équation locale
a au moins deux
solutions. Cela
se voit donc en trouvant au moins deux courbes de même teinte qui se croisent.
Le cosinus :
Le monôme :
À gauche : il
n'y a pas de zéros doubles de la fonction. En revanche les courbes
rouge et bleu clair vérifient la deuxième propriété. Elles se
rencontrent aux points de
,
soit les zéros de sa dérivée
.
À droite : un zéro double (car il est triple) de la fonction en 0. Il est plus visible que les points critiques de
, car il vérifie la deuxième propriété
pour toutes les teintes alors que pour le cosinus, il n'y en a qu'une qui marche en chaque point critique.
Les propriétés de dérivées d'une fonction sont possible à
visualiser "en gros" sur les graphes, mais ne sont pas aussi lisibles
que celles qu'on a vues jusqu'ici. En voyant un graphe en pratique, on
ne pourra même pas conjecturer qu'elle est holomorphe
On va
maintenant voir comment lire la dérivabilité :
La dérivabilité au sens complexe signifie l'existence du nombre dérivé.
En terme de calcul différentiel sur ,
cela signifie encore que la différentielle est nulle ou que c'est une
similitude directe (une transformation qui conserve les
angles).
Tout cela est bien sûr local.
Pour qu'une fonction soit
dérivable (holomorphe) : les courbes d'équimodule et les lignes de même argument
doivent former un angle de +90° (l'orientation est difficile à
formaliser mais en pratique elle se voit un peu).
L'identité et
l'exponentielle :
Pour l'identité, les droites passant par zéro (lignes de même argument)
sont bien orthogonales localement aux cercles centrés en zéro (courbes
d'équimodule).
Pour l'exponentielle, c'est encore plus
clair car toutes ces courbes sont des droites, elles sont toutes
orthogonales les unes aux autres.
La conjugaison et
:
Pour la conjugaison complexe (à gauche), ce qui met en
défaut la
dérivabilité est le sens de rotation de l'argument autour de 0. Donc l'image de
l'angle formé par l'intersection de deux courbes est -90° au lieu de
+90°... (vraiment avec les mains !)
Pour celle de droite, elle n'est pas
holomorphe (on peut vérifier avec les équations de Cauchy-Riemann) et
ça se voit en regardant attentivement les angles formés par les deux
types de courbes : ils ne sont pas droits (ou rarement).
Normalement, Bob est plutôt armé pour saisir un peu le sens
des
représentations complexes. Si il n'a pas compris la signification des
couleurs, peut-être devrait-il regarder la page
Mode de représentation !
Sinon, pour voir les fonctions classiques RDV sur
Fonctions principales !
Pour voir des fonctions un peu plus exotiques, RDV
sur la page
Singularités
ou
Fonction zeta
ou
Fonctions modulaires
!